Prendre soin de soi en 3 étapes

Prendre soin de soi en 3 étapes

S’écouter. Bien drôle de notion. Chez la plupart des patients que je reçois, c’est un aveu de faiblesse ou pire la preuve ultime d’égoïsme. Et qu’est-ce qui en résulte si on prend le risque de s’écouter un peu ? La culpabilité. Je crois qu’il est important en tout premier lieu de changer son regard sur ce concept. Car nos croyances sont souvent fausses à ce sujet, et nous font voir une réalité bien déformée.

Changer de regard sur le fait de prendre soin de soi

La plupart des gens pensent (et je suis sûre que ça vous est arrivé) que si l’on s’écoute et que l’on pense à ses propres besoins, cela fait de nous quelqu’un d’égoïste. Ou que l’on risquerait de décevoir quelqu’un. Ou que l’on se sentirai trop coupable, car on a l’habitude  de rendre service aux autres avant soi-même. Cette image de nous-même au sacrifice des autres est très reluisante, elle nous apporte beaucoup de bénéfices secondaires. C’est parfois plus confortables pour certaines d’entre nous de se tuer à la tâche et prendre soin des autres (ce serait bien trop douloureux de décevoir ou d’être rejeté), que de fournir un effort qui nous permettra d’être plus en harmonie avec soi-même à terme. L’être humain favorise souvent le confort immédiat et ne voit pas le bien-être à long terme. Car le risque, à long de terme, de fonctionner au service des autres, vous le voyez venir : frustration, mauvaise image de soi-même, pire l’épuisement au bout du bout.

Alors j’aimerai vous poser quelques questions :

  • Que pensez-vous des gens qui savent écouter leurs émotions et leurs besoins ?
  • Vous semblent-ils égoïstes… ou sereins ?
  • Vous sentez vous plein d’énergie et en cohérence avec vos valeurs ? (levez la main tous ceux qui ont dit « oui » à quelqu’un alors qu’ils pensaient « non »)
  • Trouvez-vous que vous avez un juste retour de votre investissement auprès des autres ?
  • Ou vous voit-on comme la personne qui dit toujours oui et à qui on vient toujours demander de l’aide ?
  • L’inconfort de décevoir quelqu’un vaut-il autant que votre santé mentale (santé mentale que vous conserveriez si vous appreniez à vous écouter) ?

Observer ses émotions et ses besoins pour prendre soin de soi

Quand on a fonctionné pendant des années ainsi, on est un peu perdus sur « comment changer » ça. C’est d’ailleurs une demande récurrente de consultation : « je sens bien que j’en peux plus d’être là, toujours forte pour tout le monde, alors que moi quand je vais mal mais j’affiche un sourire. Et j’en fais toujours plus. Mais personne ne m’aide ». Et je sais que se tourner vers son cœur, pour certaines d’entre vous, ce n’est pas très facile. En vous écrivant, je pense à une amie et à mon mari, qui quand je leur demande « comment tu te sens » ou « qu’est-ce que tu ressens », me répondent : « ben je sais pas ». Ce n’est vraiment pas évident comme question, je le conçois (je suis longtemps passée pour une illuminée avec mes questions à la con d’ailleurs…). Mais je crois que le travail commence vraiment ici. Comment voulez-vous mettre en place ce qu’il y a de bon pour vous, si vous ne savez pas ce qu’une situation vous fait ressentir ?

Un petit rappel des émotions primaires (ça veut dire qu’on peut les classer en 6 catégories générales et qu’on peut ensuite les décliner à l’infini) : joie, peur, tristesse, colère, surprise, dégoût.

Certaines émotions sont des émotions dites « rouges », des émotions d’alerte et de danger comme la honte, la jalousie, l’anxiété, … Souvent, celles-ci nous posent le plus de désagréments.

Néanmoins, chaque émotion a une fonction et donc son utilité.

C’est pour cela que je ne parlerai pas d’émotions positives ou négatives!

Pour vous guider, dans une situation donnée, vous pourriez déjà amorcer un dialogue intérieur (si, si, il est prouvé que se parler intérieurement à soi-même est très bénéfique) :

  • Qu’est-ce que je ressens là maintenant, comme émotion ? ça me rend heureux (joie), ça me donne envie de pleurer (tristesse),  ça me fait peur (peur), j’ai envie de tout casser (colère), ça me surprise (surprise), bahhh ça me file la nausée (dégoût) ?
  • Qu’est-ce que vous ressentez dans votre corps ? Une boule au ventre, la gorge serrée, des palpitations, tremblements, sueurs… ? Qu’est-ce que vous ressentez dans votre corps et où ?
  • De quoi avez-vous besoin ? D’être seul, d’être écouté, de justice, de liberté ?

P,asser à l’action pour se chouchouter

Partons d’un premier constat qu’il est vraiment utile de vous rentrer dans le crâne (je sais c’est pas facile à entendre, mais là vraiment…) : ce qui n’est pas dit ne peut pas être entendu. Et vous ne pouvez pas obtenir ce que vous n’avez pas demandé (à vous-même, à l’univers ou à autrui, qu’importe…). Si vous comptez sur la chance ou les autres pour obtenir de dont vous avez besoin ou envie… Vous allez attendre longtemps. Ou alors vous avez le cul bordé de nouilles… oups, êtes très chanceux, et je veux bien votre recette magique.

  • Documentez-vous, lisez un maximum sur le sujet de « l’affirmation de soi ». La PNL ou la CNV peuvent vraiment vous aidez
  • Apprenez à dire non par l’expérience : commencer par des toutes petites choses puis fixez-vous des challenges un peu plus grands. Bizarrement il y a des gens à qui c’est plus facile de dire non que d’autres (souvent pour certaines que je rencontre c’est plus facile de dire non à leur mari et que dire non à leur boss). Commencez petit puis voyez grand. Plus vous pratiquez moins ce sera inconfortable
  • Tenez un journal de vos réussites, et de toutes les fois où vous avez refusé quelque chose
  • Apprenez à demander par l’expérience : même processus que pour le « non ». Commencez petit puis voyez de plus en plus grand. Il peut s’agir de petits objectifs comme demander un sachet à votre boulangère (même si vous savez qu’elle n’en a pas). L’idée c’est juste de vous confronter au fait que quand on demande on a 50% d’obtenir et 50% de ne pas obtenir. Et ne pas recevoir, ce n’est pas grave, ni la fin en soi. Ce n’est agréable pour personne d’essuyer un refus. Mais on s’en remet. En expérimentant, vous vous habituerez au fait que « pour gagner, faut jouer ».

En résumé, sortez de votre zone de confort, de vos habitudes, de vos vieux schémas. C’est doudou et rassurant, mais à long terme cela risque de ne pas être suffisant pour être heureux.

La cerise on the cake

La cerise sur le gâteau, c’est qu’en prenant soin de vous, vous prendrez encore mieux soin des autres, en particulier ceux qui comptent le plus pour vous. Alors, vous attendez quoi pour vous y mettre?

Pour aller plus loin

Je vous propose 2 livres à lire sur le sujet:

Cessez d’être gentil, soyez vrai de Thomas D’ansembourg

Etre vraiment soi, aimer pleinement l’autre : La Communication Non Violente en couple et entre amis de Marshall B. Rosenberg

 

3 habitudes au quotidien pour être une maman (presque) zen

3 habitudes au quotidien pour être une maman (presque) zen

Je ne sais pas vous, mais nous avons toutes en tête une copine qui est une maman et une femme parfaite. Cette même femme que vous adulez mais aussi qui vous colle mal au ventre. Car en regardant votre maison, il y a un bazar pas possible, vous arrivez à l’école ou à la crèche complètement décoiffée (vous avez eu le temps de prendre une douche, c’est déjà ça), et votre môme a un pull avec un peu de vomi dessus, ou les mêmes chaussettes que la veille. Alors parfois quand vient le soir, vous rêvez d’être cette femme qui en plus de tout ça, semble si sereine et confiante

Je vais vous avouer un secret : en fait, cette femme est un mythe.

Bien sûr les apparences nous laissent le croire, mais je crois qu’en chaque femme, il y a une fêlure, une imperfection. Et heureusement, car c’est aussi cela qui fait notre humanité.Maintenant, si on revient à la réalité, bien sûr qu’être parent c’est du bonheur (et tout le blabla à la guimauve qui va avec, oui), mais punaise, qu’est ce que c’est difficile et fatiguant aussi !

Alors aujourd’hui, j’avais envie de vous partager ma trousse de secours spéciale maman. Mes 3 habitudes pour être une maman zen au quotidien (ou presque) :

Habitude n°1 de maman zen: RES – PI – RER : allô la terre, allô les mums, on respire !

Ça vous paraît banal ? et pourtant. Combien de fois je me suis surprise en flagrant délit d’apnée. Vous savez ces moments où vous retenez votre souffle, soit pour pas péter un plomb, soit par crispation ! La meilleure habitude et la plus facile aussi que j’ai commencé à prendre, c’est de me concentrer sur ma respiration au quotidien. Je fais ça environ 3 fois 3 minutes par jour, plus si besoin. Souvent le matin en voiture ou sous ma douche, le midi après le repas, le soir au moment du pyjama avec mon fils, et on le fait même ensemble maintenant (il est trop chou !).

L’idée c’est de privilégier la respiration par le ventre. On peut poser ses mains sur son ventre pour s’y aider au début, et essayer de se concentrer au maximum sur le mouvement de l’air qui rentre et qui sort. Et progressivement d’allonger les temps de respirations. Si vous avez le besoin d’être guidé, internet regorge d’applications, de vidéos et de podcasts. N’hésitez pas à me dire en commentaire si vous avez envie que je vous prépare un podcast ou une vidéo avec mon exercice préféré de respiration.

C’est comme le vélo, plus on pratique, mieux on s’en sort. Donc on répète ça tous les jours. Cela a deux avantages : ça calme et ça fait le plein d’énergie ! C’est une bonne habitude à prendre pour être plus sereine.

Petit bonus, on peut essayer d’apprendre à nos enfants à faire ces petits exercices. Pour nous, cela fait partie de son rituel de sommeil. Je vous en parlerai peut-être un jour si cela vous intéresse 🙂

Habitude n°2 de maman zen : s’organiser des temps solos

Soyons claires, j’aime mes hommes plus que tout au monde. Je donnerai tout ce que j’ai pour que mon fils et mon mari soient les plus heureux du monde. Mais pour y arriver, il faut absolument que je préserve ma santé mentale. Alors j’ai pris conscience que malgré tout le bonheur qu’être mère m’apporte, j’étais aussi une femme à part entière. Mon mari est un mari en or (ne lui dites pas que j’ai dit ça il pourrait se reposer sur ses lauriers), mais il m’appartient d’anticiper et de tout organiser dans notre vie familiale. Et puis je suis une passionnée par mon métier, et je m’implique à 250%. Mais à quel moment mon cerveau déconnecte ? Jamais. Puisque je croule sous les demandes. Alors un jour où j’étais au bout du rouleau, j’ai décidé de m’accorder quotidiennement des petits temps solos (très courts mais existants !). Et une fois par semaine je fais une activité pour moi, rien que pour moi, à l’extérieur de la maison. Au début on culpabilise, et puis on souffle, on revit et on y prend vite goût. Pour ma part, quand je rentre du travail, je m’occupe de mon fils de 17 mois. Quand son père rentre, je lui demande de prendre le relais et je file sous une douche express. Ces 5 minutes à moi me font un bien fou, j’évacue le stress de la journée. Et je chante à tue-tête… oups ! Cela m’a pris 16 mois pour trouver le BON moment pour moi, et ce qui fonctionne vraiment. Essayez, trompez-vous, recommencez. Encore. Et encore. Jusqu’à trouver le moment et la chose qui vous font vraiment du bien.

Ensuite, une fois par semaine j’ai le choix : une sortie avec des copines, 1h de shopping, 1 séance de fitness ou je sors courir (ne me maudissez pas, j’adore ça). Ici c’est pareil, essayez plusieurs choses jusqu’à ce que vous trouviez l’activité qui vous permet de déconnecter de toutes les contraintes, pressions en tous genres et qui vous permet de vous retrouver, vous, en tant que femme. Faites quelque chose qui libère des endorphines, qui vous fait kiffer, qui vous fait ressentir des émotions positives.

Habitude n°3 de maman zen : accepter que tout ne soit pas parfait

Ce troisième point est crucial. Tout ne peut pas être parfait. Tout ne se passera jamais comme vous l’aviez prévu. Et c’est OK. Tout n’est pas parfait, et c’est OK. Je répète, tout n’est pas parfait, et c’est OK.

Faire les choses avec votre cœur et en acceptant ses propres limites est bien assez suffisant, non ?

Faut-il vraiment que je développe ce point ? J’ai personnellement touché le fond pour pouvoir arriver à cette conclusion. La perfection n’existe pas, et vouloir que tout roule parfaitement est tout simplement une contrainte supplémentaire que l’on s’impose à soi-même. Revoyez vos priorités, voyez ce que vous pouvez peut-être assouplir. Par exemple, nous avons des dîners Picard, alors qu’on adore cuisiner. Je laisse mon fils vider ses caisses à jouets pleines à craquer certains soirs. J’ai déjà oublié de changer son body de la veille. On a déjà passé des journées entières en pyjama tous les 2. C’est OK. Tout ne peut pas être parfait.

Voilà pour ces 3 habitudes à mettre en place pour être une maman plus cool. J’avais vraiment envie de vous dire que pour se retrouver et être un peu plus détendues, il est parfois salvateur de changer quelques-unes de ses habitudes. De mettre en place de nouveaux rituels qui nous permettent de ressentir des choses positives pour soi-même. N’hésitez pas à partager avec moi vos petites astuces. Si dans un cerveau de maman il y a beaucoup pour tout mener de front, imaginez dans tous nos cerveaux réunis 😊

Et la cerise sur le gâteau c’est que tout le monde gagne à vous retrouver, zen, détendue et souriante : votre enfant en premier. Si vous pensez que c’est égoïste de penser un peu à soi, demandez à vos enfants comment ils vous préfèrent : détendue ou stressée ? Et s’ils ne sont pas contents de vous retrouver après une bonne séance de rire avec vos copines ou un bon bain chaud… ?

 

Cet article participe à l’événement “3 habitudes indispensables pour être zen au quotidien” du blog Habitudes Zen. J’apprécie beaucoup ce blog, et en fait mon article préféré est celui-ci.